Ce nouvel avion va effectuer la première traversée de l’Atlantique sans émission de carbone

Un nouvel avion fonctionnant uniquement aux biocarburants et à l’énergie solaire est sur le point d’effectuer le premier vol sans émission de carbone à travers l’océan Atlantique. Fruit de sept années de travail, l'”Eraole” a été mis au point par Raphaël Dinelli, pilote, scientifique et entrepreneur français, et devrait effectuer son voyage inaugural en juin.

Cet avion ultraléger est alimenté par des cellules solaires intégrées dans ses ailes. Lorsque le soleil se couche, un biocarburant à base d’algues peut alimenter le moteur. Et elles n’auront pas à travailler si dur : environ 20 % de l’énergie de l’Eraole provient du simple fait de planer dans le ciel. Le Laboratoire Océan Vital, l’entreprise de M. Dinelli spécialisée dans les énergies alternatives, est responsable de la construction de cette machine révolutionnaire.

Lorsqu’il s’agira de piloter l’appareil, M. Dinelli devra relever un certain nombre de défis : un cockpit exigu (pour réduire le poids de l’appareil), une cabine non pressurisée (pour réduire la consommation des sources d’énergie), ce qui signifie qu’il recevra 30 % d’oxygène en moins que la normale, et une durée de vol de 60 heures sans pilote automatique.

Le fait d’être un vétéran des voyages en solitaire à la voile devrait cependant permettre à Dinelli d’acquérir une expérience utile.

Laboratoire Océan Vital

Un vol aller-retour typique entre New York et l’Europe dégage 2 à 3 tonnes (1,8 à 2,7 tonnes) de dioxyde de carbone par personne, rapporte le New York Times, et le voyage que s’apprête à entreprendre l’Eraole est conçu pour servir d’avertissement sur les conséquences environnementales des voyages en avion

Si vous prenez plusieurs longs vols par an et ne conduisez pas beaucoup, il est probable que la plus grande partie de votre empreinte carbone provient du temps passé dans les airs.

De petites batteries au lithium-ion sont intégrées à l’avion pour lui donner une poussée supplémentaire au décollage, mais ensuite, l’appareil devrait fonctionner à l’énergie solaire pendant environ 25 % de son temps de vol. Le vol à voile représentant 20 % de la durée du voyage, il reste 55 % pour le biocarburant – Dinelli et son équipe ont passé deux ans à trouver le meilleur moteur à biocarburant pour cette tâche.

Avec une altitude de croisière de 10 000 pieds (609 mètres) et une vitesse de pointe de 100 km/h, l’Eraole ne gagnera pas de courses de vitesse de sitôt – un avion commercial de transport de passagers pourrait effectuer le trajet en un dixième du temps – mais il pourrait bien déclencher une révolution des énergies renouvelables dans le domaine de l’aviation.

“Les personnes qui étudient les vols sans carbone ne sont plus considérées comme une bande de rêveurs excentriques”, a déclaré M. Dinelli à CNN. Nous sommes impatients de le voir voler.