Parfois, il faut prendre du recul pour vraiment apprécier la taille d’une chose, et cette photo de la NASA d’un brouillard pollué enveloppant la côte est de la Chine est on ne peut plus spectaculaire. Les niveaux de pollution ont atteint des niveaux particulièrement dangereux ces dernières semaines, et le gouvernement a été contraint de lancer une alerte orange : il s’agit du deuxième niveau le plus élevé sur quatre.
Le niveau de smog dans la capitale Pékin vient de dépasser de 20 fois le seuil de sécurité fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La situation n’a jamais été aussi mauvaise depuis le début de l’année. Les habitants sont contraints de rester chez eux, les travaux de construction sont interrompus et les usines sont fermées en attendant que la brume se dissipe.
Selon la NASA, une grande partie des particules présentes dans l’air pollué sont des aérosols sulfatés rejetés par la combustion du charbon, qui représente les deux tiers de l’approvisionnement énergétique de la Chine. En plus de libérer du dioxyde de carbone, les feux de charbon émettent du dioxyde de soufre, qui peut créer de l’acide sulfurique lorsqu’il est mélangé à la vapeur d’eau dans l’air. Les températures inhabituellement basses en Chine pour cette période de l’année exacerbent le problème, les citoyens allumant des systèmes de chauffage, voire des feux de charbon eux-mêmes.
L’image, que vous pouvez voir dans son intégralité ci-dessous, a été prise le 30 novembre par une suite de radiomètres imageurs dans l’infrarouge visible (VIIRS) à bord du satellite Suomi NPP de la NASA. “L’image montre une brume étendue, des nuages bas et du brouillard sur la région”, explique la NASA. “Les zones les plus brillantes sont des nuages ou du brouillard, qui ont des teintes de gris ou de jaune en raison de la pollution atmosphérique. D’autres zones sans nuages sont recouvertes d’une brume grise qui masque en grande partie les villes situées en dessous. Dans les zones où le sol est visible, une partie du paysage est couverte de neige.”
Le jour même où la photo a été prise, l’indice de qualité de l’air qui mesure les particules dangereuses dans l’air a atteint 666 à Pékin. Pour vous donner un peu de contexte, aux États-Unis, tout ce qui dépasse 300 est considéré comme susceptible de causer de graves problèmes de santé à l’ensemble de la population. L’échelle américaine plafonne en fait à 500.
Bien sûr, le problème de pollution de la Chine n’est pas aidé par les exigences de production que lui impose le monde occidental. Mais ce brouillard dangereusement pollué présente un avantage : les sulfates qu’il contient sont capables de réfléchir le rayonnement solaire et d’endiguer légèrement le réchauffement de la planète. Ainsi, bien que le brouillard soit mauvais pour les êtres humains, il est en fait assez efficace pour annuler certains des effets de réchauffement des gaz à effet de serre.
Crédit : NASA