Cette nouvelle hypothèse pourrait expliquer le fonctionnement du controversé lecteur EM

Il semble que l’EM Drive soit de nouveau à l’œuvre. Récemment, Mike McCulloch, de l’université de Plymouth, au Royaume-Uni, a dévoilé une hypothèse visant à expliquer comment ce mode de déplacement, qui bouleverse les lois de la physique, pourrait fonctionner. Et son idée a suscité l’enthousiasme de certains partisans de ce mode de transport.

Mais avant d’aborder la nouvelle théorie proposée, voici un bref résumé de ce qu’est l’EM Drive.

En bref, l’EM Drive pourrait nous permettre d’explorer notre univers d’une manière dont nous ne pouvons que rêver aujourd’hui… si jamais il est développé, bien sûr.

Il fonctionne (ou devrait fonctionner) grâce aux micro-ondes. Le principe est le suivant : vous faites rebondir des micro-ondes à l’intérieur d’un cône tronqué, et le résultat est une poussée vers l’extrémité étroite du cône.

Cela semble assez simple, non ? Après tout, vous ne faites que convertir de l’énergie cinétique en une autre forme d’énergie.

Mais voici le hic : la quantité de mouvement totale augmente lorsque l’appareil commence à se déplacer. Cela revient à se placer dans une boîte, à pousser sur le côté et à générer une poussée. Cela semble idiot, n’est-ce pas ? Eh bien, voici un autre point intéressant : à ce jour, un certain nombre d’équipes dans le monde ont construit leurs propres versions de l’EM Drive. Et elles génèrent de la poussée… mais seulement une petite quantité.

Et, hélas, nous ne savons pas d’où vient cet élan accru. Les critiques affirment qu’il s’agit d’une violation de la loi de conservation de l’élan (qui fait partie de la physique fondamentale qui régit notre univers). De plus, les scientifiques affirment qu’il existe d’autres effets qui pourraient, en substance, produire un faux positif et générer cette poussée accrue.

À cette fin, de nombreux scientifiques ont tenté de déterminer s’il s’agissait d’une anomalie ou si le phénomène fonctionnait réellement (et si oui, comment). C’est là qu’intervient McCulloch.

Une nouvelle idée

En résumé, la nouvelle hypothèse repose sur des idées concernant l’inertie et la façon dont les objets se déplacent sous de très faibles accélérations. Il s’agit de ce que l’on appelle “l’effet Unruh”. Celui-ci affirme qu’un objet en accélération subit un rayonnement de corps noir, ce qui signifie que l’univers se réchauffe lorsque vous accélérez. Et à cet égard, selon McCulloch, l’inertie est la pression que le rayonnement Unruh exerce sur un corps en accélération.

Comme le note le MIT, “à de très faibles accélérations, les longueurs d’onde du rayonnement d’Unruh deviennent si grandes qu’elles ne peuvent plus s’insérer dans l’univers observable. Dans ce cas, l’inertie ne peut prendre que certaines valeurs de longueur d’onde entière et passe donc d’une valeur à l’autre. En d’autres termes, l’inertie doit se quantifier aux petites accélérations.”

Ainsi, l’inertie des photons qui se trouvent à l’intérieur du cône tronqué susmentionné doit changer lorsqu’ils rebondissent dans les deux sens. Et pour conserver l’élan, cela doit générer une poussée.

Dans une interview par courriel, Brian Koberlein, astrophysicien au RIT, résume la situation :

L’effet Unruh (en gros) dit qu’un objet accéléré devrait voir un fond thermique en raison des fluctuations quantiques de fond. Le calcul de l’effet Unruh est simple et ne prête pas à controverse. Le rayonnement d’Unruh est (essentiellement) l’idée que la détection de ce fond thermique peut déclencher l’émission de particules réelles. En d’autres termes, il est possible de créer un véritable rayonnement “à partir du vide”. Ils affirment donc que le rayonnement de Unruh est réel et qu’il provoque l’effet électromagnétique.

Alors. Est-ce la solution dont nous avions besoin ? Eh bien, peut-être pas.

En fin de compte, il y a un certain nombre de façons que les individus ont tenté d’expliquer le lecteur EM, et à ce jour, aucun d’entre eux n’a été montré pour fournir une réponse concluante. Et bien que l’idée de MuCulloch soit basée sur des idées théoriques établies de longue date, il applique ces idées de manière plutôt non conventionnelle (et controversée).

Koberlein note que le travail, en soi, est certainement précieux, déclarant “qu’ils essaient d’adapter les résultats à un modèle, et cherchent des prédictions testables, ce qui est excellent”. Il précise toutefois que nous devons conserver une bonne dose de scepticisme.

En ce qui concerne l’idée que l’effet Unruh est responsable de l’inertie, il affirme que “l’idée d’inertie quantifiée fait au moins quelques prédictions qui peuvent être testées, donc ce n’est pas mauvais”, mais cela ne signifie pas qu’elle est responsable de la poussée observée par rapport à l’entraînement EM.

Il poursuit : “L’idée selon laquelle l’effet EM peut expliquer l’anomalie des survols est faible. Pour commencer, ce n’est pas parce que l’on peut faire en sorte que cela corresponde à certaines hypothèses que l’on peut prédire un effet. Deuxièmement, il existe de nombreuses propositions d’explication de l’effet flyby, dont la plupart sont plus banales et ne nécessitent pas de physique exotique (comme les signaux radio).

Il semble donc qu’il soit un peu tôt pour affirmer que nous avons compris comment le moteur électromagnétique fonctionne réellement. Comme le conclut Koberlein, “le plus grand défi qu’ils ont encore à relever est que ces résultats sont si extraordinairement petits que beaucoup de choses peuvent les expliquer. Mais ils n’en sont pas encore là”.

Cet article a été initialement publié par Futurism. Lire l’article original.