De nouvelles données confirment que la dépression affecte tout le corps, et pas seulement l’esprit

Une équipe internationale de chercheurs a examiné l’impact de la maladie sur l’ensemble du système corporel humain et, pour la première fois, les liens entre la dépression et le stress oxydatif ont été mis en évidence en détail. Non seulement ces résultats réfutent l’idée que la dépression n’est qu’un trouble mental, mais ils pourraient également expliquer les liens entre cette maladie et d’autres problèmes de santé tels que le cancer et les taux de mortalité élevés.

La recherche, menée par l’université de Grenade en Espagne, s’appuie sur 29 études antérieures portant sur près de 4 000 personnes. Elle a révélé que chez les patients traités pour la dépression, les niveaux de malondialdéhyde étaient considérablement réduits – le malondialdéhyde est un biomarqueur qui indique un manque d’oxygène dans les membranes cellulaires, et son niveau est généralement plus élevé dans l’organisme des personnes souffrant de dépression.

L’équipe a également découvert que les niveaux de substances antioxydantes chez les patients déprimés revenaient à la normale lorsqu’ils recevaient un traitement pour leur maladie (ces antioxydants comprennent le zinc et l’acide urique).

Dans l’ensemble, ces résultats prouvent que la dépression affecte l’ensemble de l’organisme humain, et pas seulement l’esprit, et une meilleure compréhension de ce phénomène devrait permettre d’orienter les traitements et les études futurs.

De nombreuses preuves montrent que la dépression est associée à d’autres problèmes de santé. Par exemple, les personnes souffrant de dépression sont plus susceptibles de souffrir de maux de dos et de crises cardiaques, bien que nous ne sachions toujours pas pourquoi – il est possible que les personnes atteintes ne soient tout simplement plus capables de prendre soin de leur corps. Cette nouvelle étude suggère que quelque chose de plus fondamental se produit, bien qu’il y ait encore beaucoup de place pour d’autres recherches.

D’autres études ont proposé que le stress déclenche en même temps la dépression et d’autres problèmes de santé : en d’autres termes, la dépression ne provoque pas nécessairement une détérioration physique, mais quelque chose de plus important cause tous ces problèmes en même temps.

Les statistiques de 2012 suggèrent que quelque 7,6 % de la population américaine (âgée de 12 ans et plus) sont touchés par la dépression à un certain niveau. La dépression tend à être plus répandue chez les femmes, et les personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont environ 2,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression que les autres.

Heureusement, les progrès réalisés dans le traitement de la dépression sont de plus en plus nombreux, ce qui permet d’espérer que la maladie pourra être mieux gérée et peut-être même guérie dans les années à venir. Cette nouvelle étude nous apprend que nous ne devrions pas automatiquement considérer la dépression comme un simple problème de santé mentale – et cela devrait aider ceux qui s’efforcent de la combattre.

L’étude a été publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry.