Il y a un trou d’ozone record au-dessus de l’Antarctique, mais les experts disent de ne pas s’inquiéter

La surface du trou d’ozone de l’Antarctique a été anormalement grande pour cette période de l’année, battant des records en termes de taille pendant la majeure partie du mois d’octobre. Mais les scientifiques affirment qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer, car cette expansion devrait être de nature temporaire en raison des fluctuations saisonnières.

Des chercheurs de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’agence officielle des Nations unies pour la météorologie et le climat, ont annoncé cette semaine l’existence d’un trou dans la couche d’ozone d’une taille atypique, qui a atteint son extension maximale le 2 octobre, avec une superficie de 28,2 millions dekm2.

C’est le plus grand trou d’ozone jamais atteint à cette date précise, et les records de taille pour les dates d’octobre se sont maintenus tout au long du mois. Même si, si l’on fait la moyenne sur 30 jours consécutifs, ce n’est pas le plus grand trou jamais enregistré, sa taille moyenne de 26,9 millions dekm2 se situant derrière les records observés en 2000 (29,8 millions dekm2) et en 2006 (29,6 millions dekm2).

Néanmoins, le fait que le trou d’ozone soit toujours capable de créer des tailles record prouve que la question de l’ozone reste une situation environnementale urgente, malgré les preuves qu’une récupération à long terme est maintenant en cours.

“Cela nous montre que le problème du trou d’ozone est toujours présent et que nous devons rester vigilants”, a déclaré Geir Braathen, scientifique principal à la Division de la recherche atmosphérique et environnementale de l’OMM. “Mais il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure”.

L’année dernière, les scientifiques ont annoncé que le trou d’ozone montrait les premiers signes de guérison après des décennies d’expansion due à l’appauvrissement de la couche d’ozone. L’appauvrissement de la couche d’ozone d’origine humaine, qui se produit dans la couche d’ozone stratosphérique à une altitude d’environ 25 kilomètres, aurait eu lieu pendant des décennies en raison de l’utilisation de produits chimiques nocifs avant que le problème ne soit identifié dans les années 1970 et 1980.

Le protocole de Montréal de 1987 relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone a interdit l’utilisation de produits chimiques nocifs tels que les chlorofluorocarbones (CFC) et a permis de restaurer l’ozone dans la stratosphère, notamment dans le trou au-dessus de l’Antarctique, bien qu’il faille noter qu’il a fallu des décennies aux scientifiques pour observer des progrès dans la lutte contre l’appauvrissement.

“Le protocole de Montréal est en place et fonctionne bien”, a déclaré M. Braathen, “mais nous pourrions continuer à observer de grands trous dans la couche d’ozone de l’Antarctique jusqu’en 2025 environ, en raison des conditions météorologiques dans la stratosphère et parce que les substances chimiques appauvrissant la couche d’ozone restent dans l’atmosphère pendant plusieurs décennies après leur élimination progressive.”

On s’attend à ce que la couche d’ozone générale se reconstitue de manière substantielle d’ici le milieu du siècle, le trou d’ozone de l’Antarctique devant se résorber vers 2070.

Dans l’intervalle, cependant, il se peut que nous observions encore des fluctuations de la taille du trou, notamment au printemps dans l’hémisphère sud, lorsque des températures extrêmement froides dans la stratosphère et des niveaux d’ensoleillement élevés entraînent une libération naturelle de chlore et de brome destructeurs d’ozone.