La surface de Mercure est un véritable paysage de l’enfer – voici comment la technologie humaine pourrait y survivre

Mercure est la planète la plus intérieure du système solaire. Elle ne met que 88 jours terrestres pour effectuer une orbite autour du Soleil, à une distance moyenne d’environ 58 millions de kilomètres.

À cette distance, si l’on se tenait à la surface de la planète, le Soleil paraîtrait trois fois plus grand que depuis la Terre.

Température sur Mercure

Pourtant, si l’on compare l’intensité du rayonnement qui atteint notre planète, la quantité de lumière solaire qui s’abat sur la face diurne de Mercure est sept fois plus importante, et sa surface atteint des températures allant jusqu’à 430 degrés Celsius (800 degrés Fahrenheit).

Toutes ces radiations solaires qui frappent la planète lui donnent également une queue spectaculaire, semblable à celle d’une comète, qui s’étend sur des millions de kilomètres.

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– Dr. Sebastian Voltmer (@SeVoSpace) 15 novembre 2020

Après le coucher du soleil, la chaleur se perd rapidement dans la nuit. Mercure n’a pas d’atmosphère à proprement parler – juste une fine brume appelée exosphère, composée d’oxygène, de sodium, d’hydrogène, d’hélium et de potassium égarés, soulevés par les collisions occasionnelles de météorites et le vent solaire.

En l’absence d’une couverture isolante de gaz pour retenir la chaleur, les températures peuvent chuter jusqu’à -180 degrés Celsius (environ -290 degrés Fahrenheit).

Glace d’eau à la surface de Mercure

Dans les profondeurs ombragées de certains cratères, vers les pôles, ces températures très basses persistent toute l’année, abritant des plaques de givre.

Ironiquement, c’est le rayonnement solaire intense lui-même qui produit au moins une partie de la glace, ou du moins son eau, car les protons du vent solaire entrent en collision avec les oxydes des minéraux de surface pour générer des molécules de H2O.

Le pôle nord de Mercure. Les cercles jaunes indiquent la présence de glace d’eau. (Université Johns Hopkins/APL)

Les humains pourraient-ils un jour survivre sur Mercure ?

En dépit de la proximité du Soleil et des variations extrêmes de température, les humains pourraient techniquement marcher à la surface de la planète.

La lenteur de la rotation de Mercure signifie qu’il lui faut 59 jours terrestres pour faire un tour complet. Cependant, son année relativement courte de 88 jours signifie qu’il lui faut un peu moins de 176 jours terrestres pour accomplir un seul cycle de jour et de nuit.

En suivant la ligne terminale, c’est-à-dire la zone crépusculaire qui se déplace lentement lorsque le Soleil se couche, il est possible d’éviter d’être grillé par le soleil ou de subir un froid insupportable.

Illustration montrant la ligne terminale de Mercure, et sa queue de sodium en jaune. (NASA/JHU/APL/CIW/UoC)

Comment se rendre sur Mercure ?

Le véritable problème serait de trouver un moyen d’atterrir en toute sécurité. En l’absence d’atmosphère pouvant servir de frein pratique, il faudrait compter davantage sur les combustibles lourds pour contrôler la vitesse.

Bien qu’elle soit à peine plus grande que la Lune, Mercure possède un énorme noyau de fer par rapport à sa croûte relativement mince, une caractéristique mystérieuse qui la rend incroyablement lourde pour sa taille. Cette densité signifie que l’attraction gravitationnelle de la planète ne représente qu’un tiers de celle de la Terre, ce qui est loin d’être écrasant, mais impressionnant compte tenu de sa largeur d’à peine 4 900 kilomètres (environ 3 000 miles).

Ensuite, il y a la question du voyage lui-même. Si l’on met de côté les niveaux croissants de rayonnement à mesure que l’on s’approche du Soleil, il faudrait six à sept ans pour suivre la trajectoire complexe nécessaire pour intercepter la planète. Et ce, malgré le fait que , techniquement, elle puisse être considérée comme notre plus proche voisine planétaire.

Même sans tenir compte des passagers humains, ce serait un exploit. Mais l’envoi d’un atterrisseur sur Mercure pourrait nous aider à percer nombre de ses mystères et nous donner une nouvelle perspective sur la plus petite planète du système solaire.

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