Selon un rapport récemment publié sous l’égide de l’ONU, les substances appauvrissant la couche d’ozone continuent de diminuer plus de trois décennies après qu’un accord international majeur a mis fin à leur production.
Nous devrons attendre quelques décennies avant de brandir la bannière “Mission accomplie”. Sachant qu’il faudra des changements sociaux sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète, le rapport offre même une lueur d’espoir. Mais il se peut aussi que le verre soit à moitié plein.
Le dernier résumé des Nations unies sur l’état de la couche d’ozone est une bouffée d’air frais pour ceux qui pensent que l’environnement est irrécupérable, car il montre que nous sommes en bonne voie pour que la colonne d’ozone stratosphérique retrouve les niveaux de 1980 d’ici la seconde moitié de ce siècle.
Le protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, entré en vigueur en 1989, a marqué une étape importante dans la protection de l’environnement en éliminant progressivement les substances chimiques responsables de la dégradation de la couche d’ozone atmosphérique.
Près du sol, cette molécule à base d’oxygène n’est pas la bienvenue. Mais elle a le don d’absorber les longueurs d’onde les plus nocives de la lumière UV qui, autrement, atteindraient la surface.
À une distance de 20 à 30 kilomètres au-dessus de la tête, l’augmentation de la densité d’ozone permet d’absorber une bonne partie de ces rayons UV sans nous faire souffrir.
Dans les années 1980, les chercheurs ont commencé à se rendre compte que divers produits chimiques utilisés dans les processus industriels et domestiques – dont les désormais tristement célèbres chlorofluorocarbones – provoquaient une diminution de la densité de l’ozone.
Si cette dégradation est un phénomène mondial, l’observation des fluctuations saisonnières au-dessus de l’Antarctique a permis de prendre conscience de l’existence d’un “trou” dans la couche d’ozone, qui mettait en danger des écosystèmes sensibles.
Le protocole de Montréal était une réponse à cette menace, et si vous demandez à l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, il constitue l’un des accords internationaux les plus réussis jamais vus.
Plusieurs décennies plus tard, il est difficile de ne pas être d’accord. L’évaluation scientifique 2018 de l’appauvrissement de la couche d’ozone intervient quatre ans après le dernier rapport, montrant des tendances qui continuent à aller dans la bonne direction.
Les concentrations de chlore troposphérique total et de brome troposphérique total ont diminué depuis l’évaluation de 2014. Le trou massif qui nous inquiétait continue également de s’épaissir. En dehors des régions polaires, l’ozone stratosphérique a augmenté de 1 à 3 % par décennie depuis l’an 2000.
Cela signifie que la couche d’ozone qui recouvre les latitudes moyennes de l’hémisphère nord devrait retrouver les niveaux des années 1980 dans les années 2030, et que le trou du pôle sud devrait plus ou moins disparaître d’ici les années 2060.
Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons plier bagage et commencer à préparer le feu d’artifice. Ces efforts doivent encore faire l’objet d’une surveillance attentive, notamment en raison de la production illégale occasionnelle de polluants qui attaquent l’ozone.
Mais les données scientifiques indiquent que nous avons accompli une volte-face impressionnante.
Au fil des ans, le protocole a été modifié à la lumière de nouvelles découvertes scientifiques. En 2016, les délégués se sont réunis à Kigali, la capitale rwandaise, pour peaufiner une nouvelle fois ses exigences, en tenant compte cette fois des propriétés de réchauffement climatique des hydroflourocarbures.
L’année prochaine, l’amendement de Kigali sera ratifié et les signataires devront se pencher à nouveau sur la manière dont ils vont réduire la production et l’utilisation d’un autre gaz polluant.
Soutenus par les signes d’amélioration de la couche d’ozone, nous avons de bonnes raisons de penser que cela pourrait être une aubaine pour le réchauffement climatique.
“Ce n’est pas pour rien que le protocole de Montréal est l’un des accords multilatéraux les plus réussis de l’histoire”, a déclaré le chef de l’ONU Environnement, Erik Solheim.
“Le mélange minutieux de science faisant autorité et d’action collaborative qui a défini le protocole pendant plus de 30 ans et qui a été mis en place pour guérir notre couche d’ozone est précisément la raison pour laquelle l’amendement de Kigali est si prometteur pour l’action climatique à l’avenir.”
D’autre part, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) suggère que si nous voulons avoir un quelconque espoir de limiter le réchauffement de la planète à une hausse de seulement 1,5 degré Celsius, nous devrons agir comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été publié en décembre 2009
“Limiter le réchauffement à 1,5 C est possible dans le cadre des lois de la chimie et de la physique, mais cela nécessiterait des changements sans précédent”, a déclaré Jim Skea, coprésident du groupe de travail II du GIEC.
La fermeture du trou d’ozone était l’exercice d’échauffement. Le véritable test est encore à venir, et l’échec n’est vraiment pas envisageable.