Les villes américaines sous-déclarent gravement leurs émissions de gaz à effet de serre

Les villes américaines sous-estiment considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre, selon une nouvelle étude publiée cette semaine dans Nature Communications.

Les chercheurs ont comparé les données sur les émissions déclarées par 48 villes américaines à des estimations indépendantes basées sur des données fédérales concernant les usines, les centrales électriques et les routes, entre autres sources.

Ils ont constaté que les villes sous-déclarent près de 20 % de leurs émissions. Une fois ajusté pour inclure toutes les villes américaines, ce chiffre dépasse les émissions totales de l’État de Californie de près de 24 %.

L’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, qui comprennent le dioxyde de carbone et le méthane, est une étape essentielle dans la lutte contre le changement climatique.

Mais, selon les chercheurs, il n’existe actuellement aucun moyen universel pour les villes de mesurer les émissions, et des données incohérentes et imprécises rendent l’atténuation beaucoup plus difficile.

“Nous n’avons pas eu d’approche réglementaire systématique pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis”, a déclaré au New York Times Kevin Gurney, auteur principal de l’article et professeur à la Northern Arizona University.

Au lieu de cela, les villes utilisent toutes des méthodes différentes pour déclarer leurs émissions, et nombre d’entre elles omettent des combustibles ou des sources spécifiques, d’où l’incohérence des données.

En moyenne, les villes étudiées ont sous-déclaré leurs émissions de 18,3 %, certains écarts étant nettement plus élevés. Par exemple, les chercheurs ont constaté que les émissions auto-déclarées à Cleveland, dans l’Ohio, étaient inférieures de 90 % aux estimations des chercheurs.

Mais les villes contribuent aux trois quarts de toutes les émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles, et comme la population urbaine continue de croître, les projections montrent que les zones urbaines tripleront d’ici 2030, selon l’étude.

Selon les chercheurs, de nombreuses villes se sont engagées à réduire leurs émissions, mais pour réussir à limiter les gaz à effet de serre, il faut une méthode standard de mesure et de communication.

La ville d’Indianapolis, dans l’Indiana, par exemple, vise à réduire ses émissions de 20 % entre 2016 et 2025. Mais comme l’étude a révélé que la ville avait sous-estimé ses émissions de près de 27 %, “il sera difficile de savoir quand et si cet objectif est réellement atteint ou de suivre les progrès réalisés”, indique le document.

Le président Joe Biden s’est engagé à lutter contre le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Dans l’une de ses premières actions en tant que président, il a rejoint l’accord international de Paris sur le climat, un engagement pris en 2015 pour freiner le réchauffement de la planète en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

M. Biden a également révoqué un permis pour l’oléoduc controversé Keystone XL et interrompu temporairement les nouvelles concessions pétrolières et gazières dans la réserve naturelle nationale de l’Arctique, en Alaska.

Il a également travaillé avec d’autres législateurs démocrates à l’élaboration d’un plan climatique de 2 000 milliards de dollars qui prévoit une énergie propre à 100 % d’ici 2035.