L’essai du vaccin COVID-19 de l’Université d’Oxford est officiellement relancé

Les vaccins COVID-19 ont repris samedi après une brève pause de sécurité, alors que les chiffres de l’infection continuent de progresser dans les pays du monde entier. Les essais cliniques de l’un des vaccins expérimentaux les plus avancés

Les espoirs du monde entier d’échapper à la pandémie ont été mis à mal en début de semaine lorsque la société pharmaceutique AstraZeneca et l’Université d’Oxford ont annoncé qu’elles avaient “volontairement interrompu” leur essai de vaccin après qu’un volontaire britannique eut développé une maladie inexpliquée.

Mais samedi, les autorités réglementaires britanniques ont donné le feu vert à la reprise de l’essai après un examen de la sécurité. La société a également annoncé qu’elle reprenait les essais cliniques au Brésil lundi prochain après avoir reçu le feu vert dans ce pays également.

Le nombre de décès dus au coronavirus dans le monde est passé à 916 000 avec 28,5 millions d’infections, tandis que la France et les Émirats arabes unis ont franchi samedi un nouveau cap en matière d’infections quotidiennes.

Alors que des milliards de personnes souffrent encore des retombées de la pandémie, une course mondiale pour trouver un vaccin est en cours, avec neuf entreprises qui en sont déjà à la phase finale des essais de phase 3.

Même pendant la pause, AstraZeneca a déclaré qu’elle gardait l’espoir que le vaccin pourrait être disponible “d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine”.

L’Université d’Oxford a déclaré que “dans des essais de grande envergure comme celui-ci, on s’attend à ce que certains participants se sentent mal et chaque cas doit être soigneusement évalué”.

Charlotte Summers, maître de conférences en médecine de soins intensifs à l’université de Cambridge, a déclaré que cette pause montrait l’engagement des chercheurs “à mettre la sécurité au cœur de leur programme de développement”

“Pour lutter contre la pandémie mondiale de COVID-19, nous devons développer des vaccins et des thérapies que les gens se sentent à l’aise d’utiliser, il est donc vital pour maintenir la confiance du public que nous nous en tenions aux preuves et ne tirions pas de conclusions avant que les informations ne soient disponibles”, a-t-elle déclaré.

Contrecoup

Cette confiance du public sera cruciale pour convaincre un public impatient d’avoir un vaccin – et parfois sceptique.

Parmi les impatients figure le président américain Donald Trump, qui a été accusé par son rival Joe Biden de “saper la confiance du public” en évoquant régulièrement la possibilité qu’un vaccin soit prêt avant les élections de novembre.

Le président républicain est sous pression alors que le bilan américain ne cesse de s’alourdir, approchant samedi les 6,5 millions de cas avec plus de 193 000 décès – de loin le plus élevé au monde, quelle que soit la mesure.

M. Biden a également qualifié M. Trump d'”imprudent” pour avoir tenu un rassemblement dans la ville de Reno, dans le Nevada, même après que le lieu de l’événement ait dû être modifié parce qu’il enfreignait les restrictions locales du COVID-19. Les images télévisées du rassemblement de samedi ont montré une foule compacte en plein air, dont peu portaient des masques.

Certaines des personnes potentiellement sceptiques à l’égard du vaccin ont manifesté samedi dans de nombreuses villes allemandes et dans la capitale polonaise, Varsovie, pour protester contre les mesures de lutte contre le coronavirus et défier les règles de port de masque.

Le mouvement est composé d’un certain nombre de groupes différents, allant de “libres penseurs” autoproclamés à des militants anti-vaccins, en passant par des théoriciens du complot et des activistes d’extrême droite.

France, Émirats arabes unis : des étapes importantes

On observe des signes de résurgence du virus dans de nombreux pays qui ont levé de nombreuses mesures contre le coronavirus après avoir repoussé la première vague d’infections il y a quelques mois.

La France a signalé 10 000 nouvelles infections samedi, soit le nombre quotidien le plus élevé depuis le lancement de tests à grande échelle.

Cette étape est intervenue un jour après que le Premier ministre Jean Castex a refusé d’annoncer de nouvelles restrictions majeures malgré une “nette aggravation” de l’épidémie dans le pays.

“Nous devons réussir à vivre avec ce virus, sans revenir à l’idée d’un verrouillage généralisé”, a déclaré M. Castex.

Un autre pays a franchi un cap quotidien samedi : les Émirats arabes unis, qui ont enregistré pour la première fois plus de 1 000 nouveaux cas de coronavirus.

En Espagne, qui est devenue cette semaine le premier pays de l’UE à dépasser le demi-million d’infections, un cas a été détecté parmi les camarades de classe de la princesse Leonor.

L’héritière du trône d’Espagne, âgée de 14 ans, qui n’a repris l’école à Madrid que mercredi, devra désormais observer une quarantaine de deux semaines.

L’oncle du président syrien Bachar el-Assad, l’homme d’affaires Mohamad Makhlouf, est décédé samedi des suites du COVID-19, ont indiqué deux sources proches à l’AFP.

En Amérique latine, qui a franchi cette semaine le cap des huit millions de cas de virus, le Brésil, le pays le plus touché, a enregistré samedi plus de 131 000 décès dus au COVID-19, soit le deuxième taux le plus élevé au monde après les Etats-Unis.

La Lettonie, quant à elle, a rétabli une quarantaine obligatoire de 14 jours pour les arrivées en provenance de l’Estonie voisine, en raison d’une recrudescence des cas dans ce pays.

agence France-Presse