LightSail 2 vient de déployer ses voiles dans l’espace, et c’est un moment glorieux pour la science

LightSail 2 a déployé avec succès ses voiles solaires. Peu après 12h00 PST (19h00 UTC), The Planetary Society a tweeté que les voiles étaient déployées et que le vaisseau spatial naviguait avec la lumière du soleil.

Nous pouvons tous profiter de leur succès et commencer à nous demander comment les voiles solaires s’intégreront dans les plans d’exploration spatiale de l’humanité.

DÉPLOIEMENT DES VOILES TERMINÉ ! Nous naviguons sur SUNLIGHT !!!!! pic.twitter.com/PA74NMa7Ry

– Planetary Society (@exploreplanets) 23 juillet 2019

C’est un moment dramatique pour LightSail 2 et pour The Planetary Society, la plus grande organisation spatiale à but non lucratif au monde.

LightSail 2 est le troisième vaisseau spatial du programme LightSail. Il a été lancé le 25 juin et est resté en orbite depuis lors, se préparant au déploiement de la voile et nous envoyant de belles photos de la Terre.

Une série de tweets de la Planetary Society a raconté l’histoire tout au long de la matinée.

Le déploiement des voiles est une procédure manuelle en deux étapes initiée par l’équipe des systèmes au sol. D’abord, l’équipe doit “armer” la voile pour le déploiement, puis envoyer la commande de déploiement de la voile. Si tout se passe bien, la télémétrie devrait montrer que le nombre de moteurs augmente.

– Planetary Society (@exploreplanets) 23 juillet 2019

La voile de LightSail 2 est en fait un système de quatre petites voiles triangulaires qui forment un grand carré une fois déployées. Une fois déployée, la voile mesure 32 mètres carrés, soit 340 pieds carrés. Une fois déployée, elle peut être utilisée pour élever l’orbite du vaisseau spatial, démontrant ainsi la puissance et l’utilité des voiles solaires.

MOTEUR EN MARCHE. La télémétrie montre que le moteur de déploiement de la voile de #LightSail2 est actif.

– Planetary Society (@exploreplanets) 23 juillet 2019

Ensuite, la télémétrie du petit satellite a montré que le nombre de moteurs augmentait. La télémétrie montre également que les caméras sont actives.

DÉPLOIEMENT TERMINÉ ! La télémétrie montre que le moteur a atteint le nombre cible ! pic.twitter.com/GhKv3ptdQS

– Planetary Society (@exploreplanets) 23 juillet 2019

Nous attendons toujours de nouvelles images de LightSail 2, mais en attendant, nous avons ce joli gif à regarder.

Technologie des voiles solaires

Si vous n’êtes pas familier avec la technologie des voiles solaires, l’idée est relativement simple, du moins en théorie.

Une voile solaire utilise l’élan des photons provenant du Soleil, de la même manière qu’un voilier capte l’énergie du vent. La voile légère ne capture pas les photons. Les photons rebondissent sur la surface réfléchissante et propulsent la voile. C’est une technologie simple et légère qui a un grand potentiel.

Dans le vide de l’espace, ça marche. Il n’y a pas de résistance à l’élan de l’engin spatial, si bien qu’au fil du temps, sa vitesse augmente au fur et à mesure que les photons rebondissent sur lui. Tout cela sans transporter de carburant ou d’autres systèmes de propulsion.

D’une certaine manière, la voile solaire est exactement comme la voile d’un bateau. La voile peut être orientée selon un certain angle, afin de diriger le déplacement de l’engin spatial. Si les voiles sont orientées directement vers le Soleil, l’engin spatial s’éloignera directement du Soleil.

Mais en virant de bord, ou en modifiant l’angle des voiles, un vaisseau spatial utilisant des voiles solaires peut se diriger et se propulser à travers le système solaire et au-delà.

Ils prennent également de plus en plus d’élan au cours de leur voyage. Ils peuvent continuer à accélérer tant que des photons les frappent. Un vaisseau spatial à voile solaire peut atteindre des vitesses qu’une fusée chimique ne pourra jamais atteindre, même si, évidemment, il ne peut pas échapper à l’attraction gravitationnelle de la Terre par ses propres moyens.

Bien sûr, l’élan ne peut pas augmenter éternellement au même rythme. Plus une voile solaire s’éloigne du Soleil, moins elle reçoit de photons. Et même si elle ne ralentit pas dans le vide de l’espace, sa vitesse d’accélération diminue.

Pour toutes ces raisons, les voiles solaires sont destinées aux longs voyages, où ce système de propulsion simple mais efficace peut briller. Il existe même une idée selon laquelle des lasers pourraient être dirigés vers les voiles solaires pour les aider à accélérer encore plus.

Voiles solaires assistées par laser

Le projet Breakthrough Starshot vise à envoyer une flotte de petits vaisseaux spatiaux à voile solaire vers notre voisin stellaire le plus proche, Alpha Centauri.

Plutôt que de compter sur la seule énergie du Soleil pour s’y rendre, le vaisseau serait propulsé par un réseau de lasers, dont les photons frapperaient les voiles de la même manière que ceux du Soleil. Le réseau de lasers accélérerait le vaisseau spatial jusqu’à une vitesse finale d’environ 60 000 km/s (37 282 mps), soit 20 % de la vitesse de la lumière.

Alpha Centauri se trouve à 4,37 années-lumière de la Terre, donc même avec les lasers, le projet Breakthrough Starshot mettrait encore 20 ans pour y arriver.

Mais il s’agit d’un projet entièrement différent et plus ambitieux que LightSail 2. De plus, Breakthrough Starshot est le projet d’un milliardaire russe, alors que LightSail est un vaisseau spatial public, sans but lucratif, construit grâce à l’argent récolté auprès de supporters enthousiastes.

Et son succès aujourd’hui est un bel accomplissement.

LightSail 2 est une mission de démonstration, conçue pour montrer comment même une petite voile solaire peut élever l’orbite d’un vaisseau spatial. Il reste encore beaucoup d’obstacles à surmonter pour la mettre à l’échelle. Elle pourrait avoir des applications commerciales pour les petits satellites et, à terme, sa technologie pourrait jouer un rôle dans l’exploration de notre système solaire.

Mais pour l’instant, profitez du succès de The Planetary Society !